Etudiant le code de conduite entre hommes et femmes en Europe, N. Elias refuse l'idée d'un processus linéaire ayant conduit à l'évolution de ce code. Remontant à l'antiquité romaine, il constate que l'évolution est passée par une série saccadée de poussées consécutives agissant parfois à contre-sens les unes des autres. La République romaine se caractérisait par une faiblesse sociale des femmes liée, en ces périodes de guerres omniprésentes, à une faiblesse physique les rendant moins aptes que les hommes au combat. Mais, de simple propriété des hommes, les femmes ont acquis une position d'égalité dans le mariage à partir de la fin du deuxième siècle avant J.-C., accédant notamment à la faculté de demander le divorce et de posséder des biens en propre - évolution liée à un enrichissement général, à l'émergence d'une organisation étatique capable de protéger les femmes de la toute puissance masculine, et à l'élévation du niveau de civilisation
source: INIST, Paris